Quelle est la part de liberté qu’un compositeur devrait laisser aux interprètes ? C’est la question posée par les formes des fantaisies. D’une forme libre au caractère improvisé, les fantaisies de Bach respirent sa virtuosité, son imagination, son génie de l’improvisation, sa fougue, son talent débordant, la rhétorique et une bonne dose de drame. Son inspiration est traduite dans des éléments musicaux figé par la limite de la notation musicale et que l’on doit nous, interprètes, analyser avec goût et esprit critique, pour trouver un geste musical authentique qui va nous rapprocher au plus près du discours initial du compositeur : rendre son idée musicale à nouveau vivante.

Les vraies, les forcées, de tristesse, de joie, d’amour, de colère, de deuil, les larmes nous lient les uns aux autres par les émotions puissantes auxquelles elles-mêmes doivent leur naissance.

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En mariant la musique Élisabéthaine avec les compositeurs serbes du 20ème siècle et le son du clavecin à sa voix, Zeljko Drion-Manic explore la colère, la tristesse, la joie et l’amour, ainsi que la sincérité du lien entre le public et lui-même.

La forme de ce récital théâtralisé est inspiré par le recueil « Seven Tears » de John Dowland. Les œuvres de Despić, Petrović et Drion-Manic, comme couplets, mettent en miroir les affects des pavanes Lachrimæ de Farnaby, Morley et Sweelinck qui servent de refrain. De même, les mots de Shakespeare et Savo Bobaljević se baignent entre la Manche et l’Adriatique, entre la musique des anciens et des contemporains ; c’est l’histoire dans un double sens.